Abordons les connaissances

Publié le par Ange Baldomero

Abordons les connaissances

Spinoza nous explique qu’il y a trois manières d’aborder la connaissance :

1 Subir le monde, ses effets, ses signes équivoques, toutes les passions qui nous affectent passivement et toutes les idées inadéquates, et puisque je subis le monde, cela abaisse ma puissance et me rend triste.

2 Raisonner pour savoir « composer des rapports » avec le monde, chercher, au lieu de subir les effets, à en comprendre les causes, à rendre les signes univoques, au lieu de subir l’océan qui me ballote comme un fétu de paille, apprendre à nager et composer avec l’océan les justes rapports et savoir choisir ce qui augmente ma puissance et me donne de la joie.

3 Une connaissance directe, une connaissance totalement adéquate du monde, un rapport direct avec Dieu, c’est-à-dire la Nature.

Même les scientifiques vous le disent : il y a autre chose que la raison qui est à l’œuvre dans toute découverte scientifique, quelque chose qui est de l’ordre de l’intuition. Les mathématiciens sont au contact du « monde des objets mathématiques » et les adeptes de la méditation savent bien qu’il existe un autre accès au monde qui nous entoure. Si j’ai un talent pour le piano, je ne peux le savoir, 1° type de connaissance, si je travaille mon piano, 2° type, je peux bien jouer mais si j’ai acquis suffisamment de technique du 2° type et que je sais entendre la musique, 3° type, alors je deviens réellement musicien comme Bach, Mozart ou Coltrane et je peux jouer directement depuis l’amour de Dieu.

Il existe un monde qui n’est plus de science fiction mais simplement de science. Un monde où la pensée modifie la matière. Un monde où l’intention modifie les événements. Les atomes qui ont pris leur décision d’être une table et ceux qui ont pris la décision de former une cellule de foie changent d’univers et restent à peu près stable un certain temps car le temps et l’espace sont liés. Et s’il ne vous est jamais arrivé de trouver un foie au milieu du salon à la place de la table, c’est que, en même temps qu’une entropie, une usure temporelle qui tend à désagréger l’unité de la table et de la cellule de foie, il y a une idée de structure qui se conserve.

« L’ordre des actions et des passions de notre corps va, par nature, de pair avec l’ordre des actions et des passions de l’esprit. » Spinoza Ethique II, 7. Le monde physique va de pair avec un monde de conscience qu’on n’est plus obligé d’appeler Dieu car on se fiche du nom que donne les hommes à la conscience. Le monde évolue lentement. Ma conscience va de pair avec la conscience de l’univers et je reste semblable à ma structure même si certains éléments se dissocient et d’autres se recomposent. Je suis comme l’univers, le même, changeant à chaque instant.

Publié dans Spinoza

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