J’ai peur

Ce soir, après la pluie vint le soleil.

J’étais seul sous la pluie,

j’étais seul sous le soleil,

j’étais seul à regarder un arc en ciel

et j’avais envie de crier :

« Sortez vous la tête de vos écrans et regardez dehors ! »

Mais non, j’étais seul à voir.

Les fenêtres restaient fermées.

Je m’étais rarement senti aussi seul,

devant la beauté pure

et personne pour m’être frère ou soeur.

« Ainsi certains jours parait…»

Personne ne veut savoir,

ils imaginent que c’est trop dangereux ou trop tard.

Ils préfèrent rester morts que de risquer de vivre.

Les derniers des hommes ont envahis l’espace

mais heureusement on ne les voit pas,

ils demeurent chez eux, les yeux rivés à leurs écrans.

Ils ont perdus tout espoir.

Il y avait les riches et il y avait les pauvres.

C’était le jeu,

mais on croyait pouvoir y jouer également.

Si on travaillait bien, on s’élèverait.

Que nenni !

Ils l’ont bien compris et parfaitement assimilé !

Le diable a gagné la première manche,

y aura-t-il une revanche, un second tour ?

Je le croyais, je ne le crois plus ;

ils ont trop peur, ou ils sont morts !

L’arc-en-ciel nécessite trois éléments, l’eau et il avait plu,

le soleil et il brillait,

et un observateur, et je ne me suis jamais senti aussi seul.

Ils sont tous morts ou… de peur.

À mon tour j’ai peur…

peur d’être seul !