J’arrive !

Publié le par Ange Baldomero

J’ai lu « Le monde des non-A » d’Alfred E. Van Vogt et ça disait :

« La carte n’est pas le territoire ! »

Vous savez, comme ce tableau de Magritte :

« Ceci n’est pas une pipe ! »

C’était issu de la sémantique Générale de Korzibski qui disait aussi :

« Quoi que vous disiez qu’une chose est, elle ne l’est pas ! »

J’ai enfin pu réfléchir par moi-même à partir du principe socratique :

 « Je ne sais qu'une chose, c’est que je ne sais rien »

J’ai donc commencé à prendre une distance avec tout ce qu’on m’enseignait,

à y regarder à deux fois, une fois depuis l’intérieur de moi,

une fois d’en face ou d’ailleurs.

J’étais le fou dans un monde d’aliénés qui se prenaient pour des gens normaux.

À moi d’en comprendre les différences.

Il n’y avait peut-être pas un seul sens

aux événements qui se produisait autour de moi

mais d’autres, cachés et invisibles, tant qu’on ne ferait pas l’effort

d’arrêter de croire à tous nos présupposés, à toutes nos croyances,

au bourrage de crâne qu’on nous imposait,

professeurs, médias, hommes politiques,

vendeurs de leçon en tout genre.

Il n’y avait peut-être pas un seul moi rigide et consistant,

mais des tas de désirs et de besoins, différents et parfois contradictoires,

et des tas d’avenirs potentiels

selon les désirs que j’écouterais le plus,

selon les besoins que je mettrais en avant,

selon le niveau de conscience que je m’autoriserais,

selon le destin que j’inventerais.

J’étais heureux, je n’étais pas ce que vous vouliez que je sois ;

je devenais celui que je suis.

C’était à moi de me définir, au pluriel, moi et moi et moi.

Moi, l’enfant à l’intérieur de moi, sensible et impressionnable.

Moi, l’adolescent pervers et peureux à la fois, perdu entre deux mondes.

Moi, l’intellect qui rationalise tout et cherche une réponse logique

à chaque question.

Moi, le rêveur qui imagine des mondes meilleurs pour chacun.

Moi, à la place, un instant, de celui qui me fait face, de celui qui est différent,

de celui qui n’est pas moi.

Si j’étais l’homme le plus puissant du monde, j’aimerais être juste et charitable.

Si j’étais un oiseau, je voudrais être végétarien.

Si j’étais la femme la plus belle du monde, j’aimerais être aimée pour mon âme.

Si j’étais une arme, je voudrais m’être perdue.

Si j’étais la nuit, je voudrais qu’elle soit douce et emplie d’étoiles.

Si j’étais musicien, inventer le silence.

Si j’étais devenu ton corps, que tu te caresses.

Si j’étais un taureau, vivre très loin des hommes.

Si j’étais le soleil, me cacher pour laisser faire la pluie et revenir

à chaque printemps,

nouveau, émerveillé par la vie qui s’offre.

Si j’étais amoureux, être l’eau d’une source et que tu aies soif.

Et si j’étais le vent, que tu sois un parfum et qu’ensemble,

nous fassions le tour du monde.

- À table !

- J’arrive ! »

Publié dans Pensées

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