À coeur ouvert
Dans ce monde de surveillance accrue,
où chacun de nos gestes est observé,
chaque action jugée,
chaque pensée analysée,
chaque individu noté,
on veut nous faire croire que c’est notre liberté
qui est le plus inaliénable de nos droits.
Les femmes se veulent libérées des hommes,
les parents des enfants
et les enfants de leurs parents,
les individus de la société,
bref, les uns des autres.
Ainsi nous pourrons errer seul,
pion dans la multitude de prolétaires offerts,
solitaires,
aux algorithmes du capital.
En cette période où tous préfèrent
croire aux promesses de sécurité
que de regarder en face la réalité,
où ce qui nous unissait a été brisé,
plus que jamais, nous avons besoin de liens.
À défaut de garder ouverts les yeux,
gardons au moins le coeur ouvert …