All things must pass !

Nous sommes nés à une place bien précise dans l’espace, le temps et la hiérarchie. Difficile de se déplacer dans ces trois dimensions. Concernant l’espace et la hiérarchie, il est certain que si vous êtes nés dans le sahel ou intouchable, fille dans un pays où règne la charria ou noir en Alabama, vous aurez envie de changer de lieu et de classe. Mais les maîtres n’aiment pas ça, ils ont besoin de vous à une place précise pour exister à la leur, au sommet de la hiérarchie qu’ils ont constitué. Car ce sont les maîtres qui ont créé la hiérarchie, les riches ont créé les pauvres et les blancs l’esclavagisme des noirs, les hommes ont créé la souffrance des femmes et les prêtres ont créé les hérétiques.

Heureusement, le temps passe pour tout le monde et si ceux d’en haut veulent que rien ne change, d’autres attendent la révolution ou la réincarnation avec l’envie d’un autre espace et d’une autre place dans le système. All things must pass !

Enfant, je voulais que rien ne change. Je ne voulais pas grandir. Je ne voulais pas que mes parents soient différents. Je n’imaginais pas que mes parents puissent être autrement. J’ai appris plus tard qu’il y a des mères qui aiment moins leurs enfants que la mienne. J’ai appris qu’il y a des pères qui s’occupent plus de leur enfant que le mien. Je ne dis pas aimer, je crois qu’il m’aimait. Je dis : faire la bagarre et marcher main dans la main, chanter des chansons et faire les devoirs, discuter de la beauté du monde et la partager.

Mais tout change, même les enfants n’en finissent pas de grandir et deviennent de nouveaux papas. Et les nouveaux papas voudraient parfois que le temps ralentisse afin d’avoir le temps de voir leurs enfants devenir des papas.